Faut pas se leurrer !
Gaétane Dion
Qu’ont en commun une échelle, une table et des statues de l’Île de Pâques ou encore une épinette, une pointe de gâteau au chocolat et une valise? Comment des mouches, des boîtes de carton et autres éléments disparates en sont-ils arrivés à se côtoyer de manière aussi étrange dans un corpus?
Cette exposition s’inspire à la fois du quotidien et d’une autre réalité plus énigmatique aussi insaisissable qu’éphémère qui ne laisse de trace que dans l’ambiguïté sans frontière de notre imagination : le rêve. Une fois notre conscience réanimée, qu’advient-il de tous ces décors et accessoires oniriques que la nuit a improvisés pour nous. Et parallèlement, dans la vie éveillée, quel sens attribuons-nous à toutes ces traces du quotidien qui s’enfouissent dans notre mémoire?
Ma proposition plastique cherche à interroger l’ambiguïté de ces réalités fugaces, autant diurnes que nocturnes qui demeurent généralement négligées ou ignorées. Cette incursion dans un monde insolite invite le regardeur à ajuster le foyer de son appréhension face à ces mises en scène dissonantes où nos repères se noient souvent dans le confort de nos illusions.
Oscillant entre le dramatique et le ludique, jumelant abstraction et figuration, l’exposition met en scène différents objets qui, tels des leurres flottant dans une réalité illusoire, questionnent notre perception et notre jugement face à ce que nous voyons et tentent de créer des ponts entre le visible et l’invisible.