Le Marius B. Musée

En janvier 1978, à l’époque de la fondation du Musée, on pouvait constater un désintéressement de la population face aux objets, us et coutumes qui faisaient jadis la fierté des habitants de la vallée de la Chaudière.

Consciente de l’exportation hors-Beauce de plusieurs objets témoins du passé, la Société du patrimoine des Beaucerons avait entrepris des démarches en vue de monter une collection de taille sur l’acériculture beauceronne. Elle fut donc liée de très près à la naissance du Musée.

Grâce à MM Richard Cliche, avocat de St-Joseph, Robert Roy, entrepreneur de Vallée-Jonction et Jean-René Breton, historien de Sainte-Marie, qui agirent comme administrateurs provisoires, les lettres patentes furent données et scellées le 25 janvier 1978. Au début des années quatre-vingts, des recherches furent menées sur le terrain par Me Robert Cliche et son épouse, Madeleine Ferron afin de retracer les divers objets susceptibles de faire partie de la collection future et de déclencher éventuellement le montage d’une exposition permanente. Les premières activités du Musée étaient concentrées principalement sur l’organisation d’expositions estivales et sur la collecte d’objets, notamment à partir du Fonds Esso qui a permis d’acquérir un inventaire substantiel de moules à sucre et équipements connexes.

Le Musée a ouvert ses portes officiellement le 16 juin 1993 dans la Maison de la Culture abritant aussi la bibliothèque municipale et la Société du patrimoine des Beaucerons. Depuis sa création, il travaille ardemment à la mise en valeur et à la conservation de l’identité culturelle de la Beauce par le biais de ses collections et de ses expositions.

Charles Marius Barbeau (1883-1969) est né à Sainte-Marie, en Beauce. Ses parents, tous deux musiciens, l’ont élevé dans un univers où le chant, les reels et les danses étaient choses du quotidien. À ses onze ans, une rencontre fortuite avec l’abbé Prosper Vincent, l’entraînera à s’intéresser à l’anthropologie, la science de l’Homme.

Grâce à une bourse d’études Rhodes, il étudie à Oxford et à la Sorbonne et devient anthropologue, carrière opposée à celle d’avocat à laquelle il s’était d’abord intéressé pendant ses études de droit à l’Université Laval.

Le Musée canadien des civilisations l’engage comme anthropologue en 1911 et il y restera jusqu’à sa retraite en 1948. Marius Barbeau s’intéresse au patrimoine culturel de plusieurs nations autochtones comme les Amérindiens de l’Est, de l’Ouest et des Prairies. Il se passionne également pour les contes et légendes, les chansons, l’art populaire et l’art traditionnel du Canada français. En 1914, à l’aide de son phonographe Edison, il recueille des contes populaires et des chansons folkloriques à Loretteville, dans Charlevoix, dans Kamouraska et en Beauce.

Au cours de sa vie, ce mariverain a précieusement rassemblé une quantité impressionnante d’objets, de contes et de chansons canadiennes-françaises en plus d’avoir écrit plusieurs centaines de livres. Trois fois récipiendaire du Prix David, docteur honoris causa de l’Université de Montréal et d’Oxford, Compagnon de l’Ordre du Canada, Marius Barbeau accumule les honneurs tout au long de sa carrière. Son décès survient le 27 février 1969 à Ottawa.

L’œuvre de cet ethnologue, anthropologue, folkloriste et historien de l’art est immense et constitue un des plus beaux fleurons du patrimoine culturel canadien.